Colloque francophone du 4 octobre 2013

Temps de vie… tant de vie

Le 4 octobre 2013, une équipe de six bénévoles a traversé la Manche pour rencontrer nos voisins anglais au cœur de St Christopher's Hospice, établissement réputé dans l'accompagnement des personnes en fin de vie.

Mentalités tellement différentes ...

Au cours de cette journée, l'évocation de la fin de la vie a été partagée très naturellement et très simplement sans faux semblant, sans secret de polichinelle.
Par exemple à Saint Christopher's Hospice, des enfants partagent un temps en groupe avec plusieurs malades. Ces enfants posent des questions très candides comme : « As-tu peur de mourir ? » ou « Pourquoi, tu n'as plus de cheveux ? »...
Les malades répondent très sincèrement et chacun avance dans son cheminement intérieur, avec cette certitude de la finitude qui est proche.

Par ailleurs, les enfants participent à la construction des urnes(un procédé qui serait sans doute très choquant en France !)
La mort fait pourtant partie de la vie.
Et, ces enfants, qui seraient accompagnés. Et ces enfants encadrés intègreront une manière d'approcher cette fin ultime avec plus de tranquillité. Déjà ils se prépareront pour les ruptures qu'ils rencontreront au cours de leur vie d'adulte. Ils aborderont ces épreuves avec davantage de discernement, ce qui n'empêchera d'ailleurs ni les larmes, ni la souffrance de la séparation et du deuil.

La sincérité dans la rencontre avec la personne gravement malade engendrera certainement un accueil authentique de sa réalité, de son vécu, de ses espoirs ou de ses désespoirs. Cette attitude où chacun sera alors davantage sur la même longueur d'ondes, probablement, génèrera moins de mensonge ou de fuite. Vivre en conscience ce moment singulier et unique, cette rencontre entre deux êtres humains, l'un un peu en avance sur l'autre ! ... facilitera une vraie et riche communication.

Pour conclure, ne pas chercher à exclure les enfants, s'ils souhaitent aller partager un moment avec le malade: oser le mélange des générations. C'est alors une expérience d'enrichissement mutuel. Pourquoi s'en priver ?

En résumé, ce qui nous a marqués ... Le patient pris en compte dans sa globalité avec tous les soins nécessaires à sa dignité et dans tous les domaines ; L'ouverture à l'extérieur de l’établissement qui fait que le malade ne se sent pas enfermé dans un système hospitalier qui a tendance à s'apparenter trop souvent à un système carcéral ; Le suivi et l'aide apporté aux endeuillés ; La grande simplicité et la grande humanité des intervenants-acteurs et conférenciers de ce centre ; La spiritualité prise en considération comme les autres soins ; L'encouragement à donner du sens à toute vie jusqu'au bout ; Le centre d’anniversaire, un lieu de vie ou ce terme prend tout son sens ; L’ouverture des malades aux enfants scolaires et aux étudiants ; L'investissement militant de tous les intervenants ; Nos propres limites: nous sentons nous tous capables d'accepter le malade en tant que malade sans tenir compte de son passé ?

Le St Christopher's Hospice Historique Il a été fondé en 1967. Il est le pionnier du mouvement moderne des hospices et des soins palliatifs. L'équipe mobile de soins palliatifs et d'accompagnement à domicile a débuté en 1969 (1ère au monde). La fondatrice des hospices de soins palliatifs est Cicely Saunders. Quelques chiffres 48 lits pour soigner 750 malades/an ; 300 salariés dont 222 soignants ; 1 infirmier (ière) pour 1,67 patients ; 6 équipes en soins palliatifs prennent en charge à domicile jusqu'à 750 patients avec service d'écoute, de soutien et conseil 24h/24 ; 2 000 malades sont suivis chaque année ; 50 bénévoles sont écoutants, au total 1 100 bénévoles s'activent toute la journée pour aider à manger, à faire les toilettes, donner le bain, tenir les magasins, préparer le thé, organiser des collectes de fonds.